Quand la mauvaise foi fait fureur

La malédiction linguistique qui frappe ‘’le peuple mauritanien’’ depuis l’évolution de ses composantes ethniques en État unitaire est un sort voulu et entretenu par les continuateurs du Nationalisme français que sont les Néoharkistes et les Négro-communautaristes. Les suppôts du colonialisme culturel français veulent nous faire croire que la francophonie n’est pas une forme de Nationalisme. Et ils concluent aussi, à cette fin, que l’usage d’une langue commune peut tout justifier: ligue des États, coopération Nord-Sud, francisation de l’enseignement, de l’administration, du parlement et même des enseignes lumineuses. Mais au plan interne, ces nouveaux Harkis, vous crient leur colère et se rebiffent dès qu’on ambitionne de faire jouer à l’arabe, la langue la plus parlée en Afrique et la quatrième au monde devant le français, le rôle de langue de la communication, de l’enseignement, de l’administration, du parlement et même des enseignes lumineuses. Bizarre ! Ce à quoi le français peut servir, l’arabe peut aussi.

Les contre-arguments que ressassent les héritiers de Coppolani : père du nationalisme français en Mauritanie, et ceux de Senghor : chantre de la francophonie, pour forcer le passage sont les suivants :

- L’arabe n’est pas la langue maternelle des Poulo-Toucouleurs, des Soninkés et de Wolofs. Il ne faut pas le leur imposer.

Le français non plus, c’est une langue indo-européenne, très éloigné des langues négro-africaines.

- Chaque ethnie a le droit d’officialiser et d’enseigner sa langue.

Oui, mais le peul, le soninké et le wolof ne sont pas des langues d’enseignement et des langues officielles en Afrique. Pourquoi poser cette question en Mauritanie ? C’est bien clair : semer la confusion pour imposer une langue-arbitre, en l’occurrence le français.  

- Vous, les Arabo-Mauritaniens, vous êtes complexés ; vous défendez l’arabe pour être des Arabes. Et vous, les Négro-Mauritaniens ? Vous êtes tout aussi complexés : vos langues sont en voie de codification, donc pas au point, et vous vous acharnez sur l’arabe, votre souffre-douleur, que vous voulez abattre pourlui substituer la langue de vos maîtres français.

 

 La diversité est une richesse.

C’est bien vrai et bien inclusif. Donc le respect du pluralisme passe aussi par le respect de la langue arabe. Elle fait partie du patrimoine linguistique national,et elle est la plus développée et la plus planétaire de toutes nos langues nationales.

- Nous sommes ouverts et vous êtes chauvins.

C’est faux. Le chauvinisme n’est pas à sens unique. Un Arabo-Mauritanien,tout comme un Négro-Mauritanien, peut fanatiquement rejeter la langue arabe pour des raisons qui lui sont propres : avoir investi beaucoup d’argent pour former ses enfants en langues française, des relations de proximité avec les français, fascination, snobisme, acculturation, iconoclasme, etc.

 

Solution :

 

Pour ne plus dire ce Mauritanien ne sait pas s’exprimer en arabe (à l’écrit) et en hassanya (à l’oral), décidons que le cours fondamental soit exclusivement fait en arabe par tous les enfants de la République, sans exception. Et à partir du secondaire, s’ouvrir progressivement sur les langues étrangères (y compris pour la formation).

Et les langues nationales ? Là, il faut attendre ce que vont décider lesSénégalais, les Maliens et les Guinéens.  Nos enfants à nous ne doivent pas servir de cobayes pour satisfaire les militants de la race.  

Enfin, la coexistence a ses exigences cartésiennes. Nous voulons bien vivre ensemble avec vous, à condition de ne pas nous imposer le français, en échange, on s’engage à ne pas vous imposer l’arabe.

Est-ce à dire que la confusion linguistique est la solution, chacun parle la langue qu’il veut? 

Evidemment non ! La fracture linguistique est toujours béante, elle pue.

 

Conclusion :

Ne tournez pas en rond. Quoi qu’on fasse, votre ultime objectif n’est autre que ‘’la mise en bière ‘’ de la langue arabe et son remplacement exclusif par le français, même l’anglais ne vous va pas, car vous êtes partisans indécrottables de la francophonie exclusive.

Mais sachez que l’unité se fait autour d’une langue, le reste c’est la source des ennuis…

 

Ely Ould Sneiba

 

أربعاء, 11/11/2020 - 12:48