UNE MESURE GRANDIOSE QUE J'AVAIS SUGGÉRÉE AU PRESIDENT GHAZOUANI

La Mauritanie a annoncé la semaine dernière l’extension de l'assurance maladie à cent mille (100.000) familles pauvres et vulnérables, à travers la prise en charge par l'État de la cotisation de ces familles auprès de la Caisse Nationale d’assurance Maladie (CNAM), soit un total d'environ six cent vingt mille (620.000) personnes , ce qui représente plus de 14% de la population totale du pays  qui bénéficieront d'un coup de cette couverture sociale ! C'est tout simplement grandiose !

 

Je remercie donc le Président Ghazouani d'avoir mis en œuvre cette réforme majeure car Il s'agit d'une mesure novatrice qui mérite d'être encouragée tant elle va dans le sens de la justice sociale et contribue à l'instauration dans notre pays d'une véritable démocratie sociale, voire d'une social-démocratie à la mauritanienne. Cette «social-démocratie» mauritanienne ne devrait pas être nécessairement idéologique mais pragmatique et fondée sur nos propres valeurs culturelles et spirituelles de solidarité et de partage. Elle ne rentrerait nullement en contradiction avec l'économie de marché ni avec le crédo libéral de notre politique économique défini en accord avec nos partenaires au développement, bien au contraire, elle permettrait de partager le coût de la reproduction sociale entre l'État et le secteur privé et de ne pas le laisser à la seule charge de ce dernier. Elle augmenterait ainsi a rentabilité du capital. Il s'agit donc d'une mesure gagnant-gagnant en termes d'optimum social. 

 

Ainsi, ce nouveau contrat social ou pacte social reposerait sur un système de prestations sociales bien pensé, responsable.  Il serait, loin de tout retour au modèle de l'Etat Providence, économiquement rentable à travers un calcul actuariel rigoureux pour éviter les déficits publics et maintenir la conformité à la discipline macroéconomique. Ce système social moderne pourrait contribuer au renforcement de la  cohésion sociale er de la paix civile, à l'harmonie au sein de notre société et donc à l‘enracinement de notre démocratie !

 

Nous espérons que cette avancée louable soit le premier pas en direction de l'assurance maladie universelle dont le coût, en ce qui concerne les personnes non indigentes, devrait être réparti de manière équitable entre les différentes catégories sociales et le patronat afin d'alléger le fardeau pour l'État et ne pas favoriser l'assistanat non plus ! 

 

Je remercie donc le Président Ghazouani de m'avoir ainsi donné raison car je lui avais suggéré d'instituer une assurance maladie universelle avec une prise en charge par l'État des frais de cotisation des ménages indigents. Je lui avais transmis cela par lettre officielle remise à  son secrétariat de campagne en mai 2019, soit avant le démarrage formel de la campagne électorale des élections présidentielles pour qu'il l'intègre dans son programme électoral (je tiens à sa disposition une copie de cette lettre qui comporte plusieurs dizaines de conseils politiques, stratégiques et de propositions de mesures concrètes).

 

Mon idée au sujet de l'assurance maladie universelle avait aussi pour corollaire de faire fructifier l'excédent de trésorerie de la CNAM ainsi généré  par ces cotisations additionnelles à travers une politique d'investissement financier prudente faisant d'elle un « ZIN-ZIN" (Investisseur Institutionnel) via la Caisse de Dépôts et de Développement, le marché monétaire, le marché financier, etc.  Cela renforcerait la rentabilité financière et a fortiori économique de cette réforme. 

 

En outre, j'avais  préconisé dans la même courrier de mettre en œuvre un plan de relance de l'économie, ce que le Président de la République fera à travers le plan qu'il a annoncé en septembre 2020.

 

En appui à mon plaidoyer pour ce plan de relance dont l’économie nationale et les populations avaient grand besoin, j'ai écrit dans la lettre : «Pourquoi attendre encore plus longtemps pour opérer cette relance économique alors que le cadre macroéconomique est globalement stable depuis plus de vingt (20) ans car comme l'a dit le grand économiste John Maynard Keynes : « à long terme, nous serons tous morts ! »  Que Dieu nous donne longue vie à tous ! 

 

Quand quelques jours plus tad, j'ai croisé par hasard dans la circulation  l’un des conseillers économiques du candidat Ghazouani, le respectable Mohyidine Ould Sidi Baba et que je lui ai dit avoir cité cette phrase de Keynes dans ma lettre, il en a tout simplement ri, un rire approbateur venant d'un connaisseur et d'un intellectuel véritable !

 

J'avais également conseillé au président dans la même missve, c'est-à-dir bien avant le début de l'épidémie du Coronavirus dans le monde, d'instituer un mécanisme de gestion transparente des épidémies à travers la création d'une agence autonome de veille épidémiologique et de rendre obligatoire, via une loi, la déclaration systématique et précoce par cette agence des épidémies et donc nécessairement des informations statistiques les concernant qui doivent être produites de manière diligente, régulière, robuste,  normalisée et consensuelle. Cette préconisation n'a pas été retenue telle qu'elle dans le programme électoral.

 

J'avais aussi formulé plusieurs autres propositions phares qui se sont retrouvées d'une manière ou d'une autre dans le programme Taahoudati, au moins partiellement  !

 

Je pense, par exemple, aux emplois supplétifs dans les forces armées et de sécurité pour les jeunes sans emploi et sans qualification qui le voudraient. Le candidat Ghazouani en a parlé lors de son dernier meeting électoral, tenu en juin 2018 à l'ancien aéroport de Nouakchott.

 

Il y  a aussi la mesure autorisant l'importation et le dédouanement des véhicules mis en circulation depuis plus de huit (8) ans. Je l'ai proposée car elle répond â une forte atente de la part de la jeunesse qui tirait une part de son revenu de l'importation des véhicules usagés. Cette mesure a été adoptée par le Président. Elle est déjà prévue dans la loi de finances 2021 et devrait entrer en vigueur ces jours-ci.

 

L'une de mes propositions primordiales dans cet acte épistolaire envers le candidat Ghazouani à été  d'accorder un intérêt prioritaire à l'industrie manufacturière, thème sur lequel je suis aussi à l'aise Machallah dans la mesure où non seulement j'ai ėtė le premier à avoir  proposé dès novemvre 2000 , et en tant qu'économiste du PNUD,  l'organisation "'d'États généraux de l'Industrie" (qui ne verront le jour que dix (10) ans plus tard en décembre 2010) mais et surtout j'ai été, en tant que Conseiller Stratégique du PNUD, l'initiateur et l'un des concepteurs de la stratégie industrielle de 2003, basée sur un développement progressif du secteur qui capitaliserait sur la "proto-industrie", concept de "proto-industrie" que j'ai été le premier à introduire dans une stratégie industrielle en Mauritanie...Cette stratégie industrielle est malheureusement restée dans les tirroirs duu ministère jusqu'au 03 août 2005 et n'a finalement pas été mise en oeuvre.

 

C'est dire qu'en août 2019, mon espoir industrialiste fut rallumé par la création d'un Ministère de l'Industrie, même s'il n'était que "délégué auprès du Ministere de l'Ėconomie" et même si l'approche adoptée par ce département  se limitait à une politique d'import-substitution .

D'ailleurs, en août 2020, ce ministère clé sera purement et simplement passé à la trappe. J'espère qu'il renaitra de ses cendres et avec le statut de ministère de plein exercice, traduisant ainsi l'intérêt que l'industrie manufacturière mérite de recevoir en tant que fer de lance potentiel de notre économie et le seul secteur capable de la sortir du "piège â bas revenu" (the law income trapp), entretenu par l'illusion de la rente minière,: dans lequel elle se débat depuis l'indépendance, en fournissant "l'effort productif critique minimum" nécessaire pour la hisser sur un chemin de croissance durable.

 

A cet égard, ce que j'avais recommandé au président en mai 2019 c'est un programme d'industrialisation incitative plus ambitieux que l'import-substitution  devant faire de la Mauritanie un NPI (Nouveau Pays Industrialisé ) â l'horizon 2035 en abaissant le coût des facteurs (énergie, frais portuaires, etc.), en renforcant la formation technique, en allégeant la fiscalité dans le cadre d'un système d'incitation global incluant aussi une offre de financement adaptée. L'effectivité de la ZLECA (Zone de Libre Échange Continentale en Afrique) à partir du 1er janvier 2021 ne faisant d'ailleurs  qu'ajouter au bien-fondé de l'option de l'industrialisation pour notre pays. Le fait est également  que seule la manufacture a vocation réellement à génèrer des emplois décents massifs, à créer des richesses et à diffuser , elle aussi, la prospérité, le progrès et l'harmonie au sein de notre société, comme je viens de le dire au sujet de l'assurance maladie universelle et du progrès social. L'industrialisation est un point de passage obligé sur la voie du développement dont il faut se résoudre à prendre le chemin une bonne fois pour toutes.

 

Je ne dis pas que le Président Ghazouani a repris dans son programme les idées que je lui avais suggérées car il se pourrait qu'il les avait lui-même par ailleurs avant que je les lui suggère , lui seul et son staff de campagne le savent (moi-même je venais souvent au siège de sa campagne à l'îlot K  pour manifester mon soutien à sa candidature et pour disséminer mes idées sans faire partie officiellement dudit staff et j'ai remis une copie de cette lettre à  plusieurs de ses conseillers,  qui se reconnaitront, pour être sûr que le candidat président la recevra. Certains parmi eux l'ont même lue devant moi et l'ont appréciée).

 

Toujours est-il que si coïncidence il y a, elle prouverait au moins qu'il y a une certaine convergence entre ma vision personnelle du développement de la Mauritanie et le programme du Président de la République sur les axes évoqués et retenus.

 

Mon mobile était uniquement, sans rien attendre en retour, d'aider au développement de mon  pays à  travers ces idées et de contribuer à l'amélioration des conditions de vie de nos populations.

 

Mais au vu de toutes ces contributions de ma part, de ce dévouement  et de mes compétences éprouvées et documentées, entre autres, par la plus grande organisation du monde, l'ONU, dont j'ai ėtė cadre superieur en qualité d'économiste et de Conseiller Stratégique, est-ce justice que je ne fusse point nommé à des fonctions qui me permettraient de mettre mes compétences et mon  expérience au service de mon pays alors que chaque jour apporte son lot de nominations souvent imméritées ?

سبت, 23/01/2021 - 16:08