Aura Energy: la Mauritanie va être, au minimum, dans le quatrième rang mondial, dans la production de l’uranium

La Mauritanie est un pays futur producteur de l’uranium grâce aux réserves découvertes récemment par Aura Energy dans le Wilaya de Tiris Zemour, au nord du pays.

Tiris ressources, filiale d’Aura Energy en Mauritanie, vient de signer des conventions types avec le gouvernement mauritanien pour lancer l’exploitation de l’uranium dans le projet de Tiris.

Dans ce cadre, TAQA a été honoré par une interview avec le fondateur de Tiris Ressources, représentant régional d’Aura Energy Sid’Ahmed Mohamed Lemine. Il est un expert et consultant avec une expérience de plus de 20 ans, dans le domaine minier en Mauritanie et dans la sous-région.

 

TAQA: La récente signature des accords financiers et juridiques avec le gouvernement mauritanien, que signifie-t-elle pour le développement du projet ?

 

C’est la signature des convention minières types. Donc c’est la clé de tout.  C’est un projet d’uranium et de vanadium, c’est à dire des éléments radioactifs, et ça sera la

première exploitation du genre en Mauritanie. Ça sera un grand évènement et donc comme nous avons déjà achevé tout le nécessaire avec l’ANARPAM, qui est l’Agence responsable de la gestion du patrimoine minier. Elle gère les 15% de la participation de l’Etat mauritanien.

C’est en quelque sorte une garantie, une signature d’une convention qui garantit la relation entre Tirs Ressources en tant que société et l’Etat mauritanien. D’une manière générale cette convention préserve les droits de la société et l’Etat mauritanien pour une longue durée. 

C’est la dernière convention avant le lancement des activités d’exploitation. La balle est actuellement dans notre camp. Il reste quelques autorisations comme l’autorisation de l’exportation et autres, qui seront délivrées normalement par l’Autorité de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (ARSN). Et nous sommes en étroite collaboration avec cette autorité et avec Agence internationale de l’énergie atomique.

 

TAQA: Quelles sont les prochaines étapes menant au démarrage effectif de l’exploitation du projet « Tiris uranium » ?

Maintenant, on se prépare pour le premier conseil d’administration, qui sera à la fin du mois de mars, pour lancer le système de la recherche de l’investissement. Normalement, on aura un montant nécessaire de plus de 100 millions de dollar, pour le démarrage du projet. Et juste avant la fin de l’année, on va commencer les travaux sur le terrain ; installation du camp de l’usine et des sources de l’eau. Toutes ces activités vont prendre, normalement, 18 mois. Et fin 2024 ou début de 2025, il y aura la première exportation.

 

TAQA: Comment classifiez-vous le projet Tiris Uranium au niveau régional et international, en termes de réserves et de la capacité de production ?

Maintenant Tiris Project a à peu près 65 millions livres de l’uranium avec 18 millions de pounds de vanadium. Ces réserves sont considérables et surtout avec des teneurs très élevées pour l’uranium, par ce qu’en vrac on trouve les teneurs de de ce minerai entre 350 et 450 PPM. Cette teneur sera sept fois de plus après le procédé d’enrichissement. Donc, la teneur peut atteindre entre 2700 et 2800 PPM.

On espère que la production commence avec 800 milles à 1 million pounds par an. Après 3 ans, la production sera portée à 3,5 millions de pounds par an. On croit que d’ici quelques années, la Mauritanie va être, au minimum, dans le quatrième rang mondial, dans la production de l’uranium.

 

TAQA: Avez-vous déjà pris une décision concernant le transport et l’exportation de la production ?

Oui bien sûr, le site du projet est à 650km de la ville de Zouerate. Donc on va transporter les barils contenant la production par camions vers un dépôt à côté de la ville. Avant on croyait qu’on peut transporter le produit vers le port de Nouadhibou, à travers le chemin de fer en collaboration avec la SNIM, mais les discussions avec la SNIM n’ont pas abouti jusqu’à présent. Donc l’option est de transporter le produit par camions, soit vers le port de Nouakchott ou vers le port de Tanit. C’est vrai que le transport va être la composante la plus chère dans le projet, mais malgré tout ça il sera toujours bénéfique.

 

TAQA: Quelles sont les mesures que vous avez prises pour protéger l’environnement des effets éventuels des activités d’exploitation de l’uranium ?

Premièrement, notre minerai on va le produire tel qu’il est, l’oxyde de l’uranium dans son état naturel. Et souvent depuis presque 12 ans, on travaille dans la même zone, on a eu jamais un incident. Nous avons des dosimètres pour mesurer la radiation. Chaque personne sur le site a son propre dosimètre ; les main-d’œuvres, les cuisiniers, les ingénieurs, les techniciens etc. Avec toutes ces mesures on n’a jamais eu de problèmes de radiation. Chaque moi on collecte les données des ces dosimètres et on les ramène à l’ARSN, et on obtient toujours des résultats négatifs. Nous avons des tenues complètes pour les employés, utilisables une seule fois. Nous avons toutes les dispositions nécessaires pour protéger nos employés.

D’autre part, notre site est dans une zone aride, à 450km de la ville de Bir Oum Grein, qui est la ville la plus proche. Donc, quelques soit les conditions, il n’aura pas d’incidents sur les populations.  

Au niveau environnemental, nous prenons en compte la réhabilitation du site. Il n’y aura pas d’explosifs ni de concassage ni de forages, c’est juste une simple exploitation avec une profondeur maximum de 8m. On prend le produit initial tel qu’il est pour en extraire 14%, et faire retourner 86%, pour la réhabilitation du site. En plus nous avons un projet de reboisement au fur et à mesure de l’exploitation, pour préserver la faune et la flore. On tient beaucoup à faune et la flore, parce que nous travaillons avec l’institut mauritanien pour la recherche scientifique (IMRS) pour préserver la faune et la flore. Donc nous avons pris toutes les mesures possibles pour la protection de l’environnement.

Dans le même contexte, nous sommes en partenariat avec les australiens qui ont une expérience riche dans le domaine. En Australie, il y a des mines de l’uranium à côté des villes, mais il n’y a jamais aucun incident sur les populations.

 

TAQA: Pensez-vous que le pourcentage de participation de l’Etat dans le projet était raisonnable, par rapport au contexte régional et international dans ce domaine ?

Dans n’importe quelle exploitation ici en Mauritanie, la loi minière exige seulement 10% gratuitement pour l’Etat, plus10% que l’Etat peut y investir. Mais nous avons pu accepter de donner 15% gratuitement à l’Etat, pour montrer la bonne volonté de nos partenaires dans ce domaine.

Donc c’est nouveau que la Mauritanie possède une telle participation gratuite dans n’importe quel projet minier. En plus et grâce au professionnalisme de nos partenaires, nous avons décidé de mettre 2% du gain de la société au profit des habitants locaux, dans la zone la plus proche au projet.

Je voudrais ajouter ici également, que nous avons déjà réalisé des interventions au profit des habitants locaux, même avant le lancement de l’exploitation du projet.

 

TAQA: Selon vos prévisions, comment le projet Tiris pour l’uranium va-t-il contribuer à la création d’emplois pour la main-d’œuvre nationale ?

Le personnel de notre projet c’est des gens qui ont déjà plus de 40 ans d’expérience dans le secteur de l’uranium. Et le directeur du projet Tiris, c’est un australien qui a une expérience riche dans 3 projets différents pour l’uranium ; en Australie, au Canada et au Kazakhstan. Durant sa gestion de ces 3 projet, il a appliqué un système pour la nationalisation des emplois dans ces projets. Donc nous avons des mesures strictes dans ce domaine. Nous allons sélectionner quelques ingénieurs et techniciens, trois mois avant le lancement du projet, pour les former, afin que les travaux d’exploitation commencent avec une équipe mauritanienne. Près de 90% de l’équipe qui va lancer les travaux de l’exploitation (entre 100 et 150 personnes), vont être mauritaniens.

 

TAQA: Pensez-vous que de nouvelles réserves d’uranium seront découvertes dans les zones proches du projet Tiris ?

Aura Energy, est un groupe composé de plusieurs filiales, dont quatre filiales pour l’uranium dans la zone de Tiris, on voit que cette zone est une zone uranifère. Juste l’année passée, on a intensifié la recherche dans le projet Tiris, ce qui nous a permis d’augmenter les réserves de 20%.

Mais comme la nature du gisement est très dispersé et le nombre des permis autorisé pour une seule société est limité, nous avons opté de créer de nouvelles filiales pour intensifier la recherche dans la zone. Nous allons continuer les explorations et il y aura assurément de nouvelles découvertes dans les environs du projet avec une distance de 30km, 40km, ou 60km. Nous sommes très convaincus que les réserves seront multipliées. 

خميس, 16/03/2023 - 10:40