Pendant le Ramadan de 1989, les rues de Nouakchott et Dakar furent prises d'assaut par les nervis de chaque côté, et ce fut le massacre : des peuples frères se tuèrent mutuellement.
La tentative de putsch de 1987 a été fomentée par des militaires pulaars qui n'étaient pas tous d'origine mauritanienne. Avant eux, plusieurs des dirigeants et des militants de la cause noire d'avant l'indépendance étaient des Sénégalais formés à l'école normale William- Ponty de Sebicotane, la fabrique des élites coloniales.
Les nationalistes pulaar, partisans d'une Mauritanie négro-africaine, ont toujours voulu que les Soudaniens soient majoritaires ici, dans le pays des Maures.
En effet, le tract des 19 distribué en 1966 remettait déjà en question l'existence d'une majorité arabo-mauritanienne.
Dans la vie politique, deux concepts sont fréquemment mentionnés car ils sont essentiels pour l’exercice serein du pouvoir ; ce sont les consultations et le dialogue.
Remettre en question les fondements d'un État reviendrait à réveiller le diable avec fureur. Ainsi, nous ne devons pas céder face à la pression nationaliste des pulaars en quête de reconnaissance identitaire.
Il est inutile de continuer à avancer masqué. Nos pères fondateurs avaient préféré les faux-fuyants sans clarifier et expliciter la réponse à cette question, alors que le conflit interethnique, qui a toujours envenimé les relations entre Mauritaniens, est le résultat du flou artistique qui l'entoure.
Si jamais on décidait un jour de négrifier à outrance Bilad Chinguit en imposant la langue peule, il serait plus intelligent de suivre la sagesse des nationalistes pulaars modérés envers l'enseignement et l'officialisation de la langue arabe.
En 1776, dans le Fouta, lors d'une bataille entre Marabouts et Guerriers, Souleymane Baal et Abdoul Kader Kane renversèrent la dynastie peule des Denyankobé, établie au XVIe siècle par les Satigui, au détriment des chefs de tribus tekrours (Toucouleurs).